Déclin et disparition d'Israël.
a) Causes du déclin d'Israël.
Au IX, siècle, le Moyen-Orient sort de la confusion; les grands États (Assyrie, Égypte) retrouvent leur puissance un instant effacée; et la Palestine redevient vassale des puissants du moment. L'œuvre politique de David n'aura pas duré un siècle : à la mort de Salomon, les particularismes réapparaissent et les tribus du Nord se séparent, en 933, des deux tribus du Sud (les tribus de Juda et de Benjamin). Ainsi se constituent deux royaumes distincts : Israël (au sens strict), au nord, avec bientôt Samarie comme capitale (la ville est fondée par le roi Omri, vers 880), et Juda, au sud, qui aura Jérusalem comme capitale.
Les deux États vont se livrer, pendant 200 ans, une série de petites guerres confuses dans lesquelles, en général, Israël dominera Juda; à ces luttes fratricides s'ajoutent les querelles dynastiques, les massacres, les guerres civiles, dont la Bible nous rapporte les détails.
b) Destruction d'Israël et de Juda : naissance du judaïsme.
Les Assyriens mirent fin à Israël en 721 (prise de Samarie et déportation de ses habitants) ; les néo-Babyloniens éliminèrent Juda de la carte en 597 (prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, captivité de Babylone). C'est durant l'Exil et la Captivité que les Israélites modifient le iahvisme primitif et que naît le judaïsme. Il faut à ce sujet souligner quelques points importants :
• Lors de l'Exil et de la Captivité, la plupart des Israélites et des Judéens restés en Palestine furent plus ou moins assimilés par les Cananéens. Lorsque les déportés revinrent de Mésopotamie, libérés par les Perses, ils durent se livrer à une importante reconquête religieuse de leurs compatriotes.
• L'évolution religieuse se fit loin de toute attache avec Jérusalem; les influences mésopotamiennes et perses sont intervenues qui se retrouvent dans la Bible (exemple : les considérations relatives au démon).
- C'est après le retour de captivité que s'organise, autour de Jérusalem, sur environ 2 000 km², une petite communauté israélite, autonome sur le plan religieux, mais dépendant, politiquement et économiquement, de l'empire perse. La centrale religieuse de Jérusalem allait servir de point de ralliement à tous les Israélites dispersés dans le Moyen-Orient par les bouleversements militaires et politiques.
- La province perse de Jérusalem se nomme la Judée (c'est une partie de l'ancien royaume de Juda) ; les Israélites — qu'ils vivent en Judée ou qu'ils appartiennent à la Diaspora (Diaspora : « dispersion ») — sont appelés Judéens à partir du V, siècle C'est du mot latin Judaeus (Judéen) que nous avons fait, en français, juif.
c) La Judée gréco-romaine.
En Judée se maintient donc, parallèlement au pouvoir politique des souverains étrangers, un pouvoir religieux qui fait respecter avec une rigueur presque obsessionnelle la loi de Moise. La Judée, province égyptienne à la mort d'Alexandre le Grand, puis province séleucide à partir de 198 s'hellénise inévitablement à partir de cette époque. Le temple de Jérusalem, centre de la vie religieuse, est transformé en temple de Zeus sous le règne d'Antiochos IV Épiphane (vers 167) qui interdit le sabbat et l'observation de la loi mosaïque. C'est à cette période de persécution religieuse que s'applique la parole de la Bible, dans le Livre de Daniel: «l'abomination de la désolation». La réaction à cette contrainte fut une révolte sanglante menée par la famille sacerdotale des Maccabées (le père, Mathathias, et ses 5 fils : Jean, Simon, Judas Maccabée, Eléazar, Jonathas) ; après deux ans de lutte (166-164), Judas Maccabée obtient à nouveau la liberté religieuse pour les juifs et purifie le temple de Jérusalem. L'effort des Maccabées ne fut pas vain. Il en sortit un État juif, relativement indépendant, transformé en royaume à la fin du Ile siècle, et qui, sous le règne d'Alexandre Jannée (103-76) connaît une période de prospérité éphémère : Pompée, en 63 s'empare de Jérusalem et y installe la puissance romaine.
En 40 Hérode est nommé roi des Juifs, allié du peuple romain. Il adopte une politique d'hellénisation à outrance.
A la mort d'Hérodote (en 4) le royaume est partagé entre ses fils (Archélaits, Hérode Antipas et Philippe). Les Pharisiens demandent à Rome que la Judée soit placée sous l'autorité du gouverneur romain de Syrie.
d) Après Jésus Christ.
En 6 ap. JC, Auguste dépose Archélaüs et nomme un procurateur; les deux autres « rois » hérodiens se donnent le titre de tétrarque: Hérode Antipas est tétrarque en Galilée, Philippe à l'est du Jourdain et dans le sud de la Judée.
En 6-7 ap. JC. arrrive en Judée du premier procurateur romain, Coponius, accompagné du gouverneur de la Syrie, Quirinius. A l'est du Jourdain, un petit groupe de Juifs tentent, en vain, une révolte contre la domination romaine sous la conduite de Judas de Gamala, surnommé le Galiléen et d'un Pharisien nommé Sadduk.
Après Coponius, seront procurateurs ou préfets en Judée : Ambivius, Rufus, Gratus et enfin Ponce Pilate.
en 41 le royaume juif est restauré par l'empereur Claude au profit d'Hérode Agrippa, petit-fils d'Hérode.
En 70 l'empereur Titus détruit le temple de Jérusalem. C'est la fin de l'État juif antique. |